École organique / Organic school

L’œuvre du sculpteur animalier François Pompom peut être considérée comme le point de départ de ce courant artistique qui va se développer à partir du début des années 1910. Les sculpteurs « organiques » ou « vitalistes » inventent une plastique qui s’inspire de la nature sans pour autant la reproduire. A cette lignée appartiennent des artistes aussi différents que Brancusi, Duchamp–Villon, Gaudier Brezeska, Jean Chauvin, Arp, Henry Moore, Barbara Hepworth, Hadju, Marta Pan et Alicia Penalba.

Quels sont les éléments autour desquels
se retrouvent ces sculpteurs ?

Le refus du temps historique

Ce refus les pousse à s’intéresser aux différentes formes plastiques « primitives » plutôt qu’à la tradition occidentale de la sculpture « classique ». L’art primitif, oriental, grec archaïque, roman, africain, aztèque leur servent de références, symboles d’un art à la fois premier et universel. A l’évolution des styles, ils préfèrent la répétition de quelques thèmes dont ils travaillent les modifications nées d’une nouvelle inflexion formelle ou d’un nouveau matériau.

L’abandon délibéré ou progressif
de la figure humaine

Et cela au profit d’autres sujets, animaux, végétaux, pierres. Ce choix leur permet de s’éloigner d’une conception symbolique ou expressionniste de l’art et d’inventer un nouvel objet à la limite de l’abstraction. 

Une esthétique formelle du lisse

Celle-ci résultant d’un long polissage des plans tendus donne à leurs œuvres une énergie interne qui semble sourdre de l’intérieur de leur forme vers l’extérieur. Ce qu’Henry Moore résume en ces termes : « Une sculpture devrait toujours donner le sentiment d’avoir poussé organiquement, créée par une pression de l’intérieur ».

Extrait de « La sculpture organique de 1910 à 1960 »
article de Sophie Lévy paru dans :
Dossier de l’art  n° 19, Juin-Juillet 1994.